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Orthoptiste : un métier de la santé peu connu mais essentiel

Orthoptiste examinant un jeune patient avec un équipement moderne

5 % seulement. Voilà la part des professionnels de santé spécialisés dans la rééducation visuelle qui portent le titre d’orthoptiste en France. Leur intervention, strictement encadrée par la prescription médicale contrairement à d’autres métiers paramédicaux, n’empêche pas leur nombre d’avoir doublé au cours des vingt dernières années. Cette progression répond à une explosion des troubles visuels dans la population.

Chaque année, à peine 600 nouveaux étudiants franchissent le seuil de la formation initiale, accessible après le baccalauréat. Le métier, largement exercé par des femmes, souffre pourtant d’un déficit de notoriété persistant, alors que les besoins en soins visuels s’accélèrent sans relâche.

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Orthoptiste : un professionnel de la santé visuelle encore trop méconnu

Dans la grande mosaïque des métiers de la santé, l’orthoptiste reste dans l’ombre. Pourtant, ce spécialiste de la rééducation visuelle joue un rôle clé. D’après la DREES, la France comptait 5724 orthoptistes début 2022. Un chiffre modeste, face à la poussée des soins visuels. Plus de trois quarts des orthoptistes exercent en libéral, signe d’un lien direct avec les patients, loin des grandes structures hospitalières.

Le métier s’articule autour de trois axes : dépistage, évaluation, rééducation. L’orthoptiste intervient uniquement sur prescription médicale, le plus souvent à la demande d’un ophtalmologiste. Sa mission : traiter les troubles de la vision binoculaire, effectuer des examens complémentaires, accompagner les personnes atteintes de déficience visuelle sévère. L’essor des écrans ne fait qu’accroître les consultations, notamment chez les plus jeunes, phénomène confirmé par les chiffres de l’INSEE et de la DREES.

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Voici quelques repères pour situer le métier :

  • Salaire net moyen pour un orthoptiste salarié : entre 2000 € et 2060 € par mois.
  • Possibilité d’exercer en cabinet, à l’hôpital, en centre spécialisé ou en PMI.

La fiche métier orthoptiste révèle une profession technique, à la frontière des soins et de l’expertise fonctionnelle. Elle s’adresse à tous les publics : nourrissons, enfants, adultes, seniors. Rigueur scientifique, patience, sens du contact : l’orthoptiste combine ces qualités pour répondre à des besoins de santé publique souvent mal identifiés.

Pourquoi ce métier est-il indispensable au parcours de soins ?

Dans le parcours de soins, l’orthoptiste s’impose comme un acteur à part entière, mais son rôle reste méconnu du grand public. Sur prescription, il prend en charge des troubles visuels qui pèsent lourdement sur la vie quotidienne. Son travail main dans la main avec l’ophtalmologiste structure le dépistage, l’évaluation et une rééducation personnalisée. Les troubles de la vision binoculaire, fréquents chez l’enfant, mobilisent toute son expertise : séances d’exercices adaptés, suivi régulier, échanges étroits avec les familles.

L’orthoptiste fait face à de nouveaux enjeux. L’omniprésence des écrans provoque des troubles visuels de plus en plus précoces. Fatigue, gêne, difficultés à l’école : une prise en charge rapide limite la progression des symptômes et permet de restaurer une vision plus confortable. Chez l’adulte, la perte d’autonomie due à une déficience visuelle profonde demande une adaptation sur mesure, orchestrée par l’orthoptiste.

Pour illustrer concrètement les actions de l’orthoptiste, voici les principaux champs d’intervention :

  • Dépistage des troubles visuels, du nourrisson à l’adulte
  • Prise en charge en partenariat étroit avec les ophtalmologistes
  • Rééducation et réadaptation pour les pathologies chroniques ou après un accident

Ce métier ne se résume pas à une suite de techniques. Il implique d’accompagner, d’écouter, de bâtir des protocoles ajustés à chaque personne. L’orthoptiste intervient sur le terrain : en cabinet, à l’hôpital, à domicile, là où le besoin se fait sentir, au cœur du dispositif des soins visuels et de la réadaptation.

Au quotidien, des missions variées au service de la vision

L’orthoptiste navigue entre des situations et des publics extrêmement variés. Un matin, il accueille un nourrisson pour un dépistage ; l’après-midi, il accompagne un adulte en rééducation après un accident. La majorité exerce en libéral, mais l’activité se déploie aussi à l’hôpital, en centre spécialisé ou en PMI. Son objectif : restaurer ou préserver la fonction visuelle grâce à des bilans précis, des exercices ciblés, et une collaboration constante avec d’autres professionnels de santé.

Lors des consultations, l’orthoptiste réalise des explorations fonctionnelles et des examens complémentaires qui orientent le diagnostic de l’ophtalmologiste. Il utilise des outils d’imagerie médicale et s’appuie sur les progrès des neurosciences pour affiner sa prise en charge. Le métier exige une grande adaptabilité. Par exemple, la gestion d’un enfant présentant un trouble de la vision binoculaire ne ressemble en rien à celle d’un senior en perte d’autonomie visuelle.

Voici les principaux types de prise en charge rencontrés au quotidien :

  • Dépistage précoce chez le nourrisson
  • Rééducation des troubles de la convergence ou de la lecture chez l’enfant
  • Accompagnement des adultes après un accident ou pour une pathologie chronique
  • Réadaptation fonctionnelle pour les seniors en situation de handicap visuel

Le secteur évolue rapidement, porté par l’innovation technologique et l’allongement de la vie. Malgré ces mutations, le contact humain et la capacité à personnaliser l’accompagnement restent au centre du métier, loin d’une routine figée.

Mains ajustant des lentilles devant un visage lors d

Se former et s’orienter : ressources et conseils pour rejoindre la profession

Devenir orthoptiste suppose de suivre un cursus précis, encadré par le code de la santé publique et des décrets fondateurs. L’accès au métier passe par l’obtention du diplôme d’État d’orthoptiste ou du certificat de capacité d’orthoptiste (Bac+3). La formation, d’une durée de trois ans à l’université, est accessible après le baccalauréat. L’admission se fait via Parcoursup, sur concours : une sélection à la hauteur des exigences du métier.

Le cursus associe cours théoriques et stages pratiques, en immersion auprès de patients de tous âges. Les étudiants se forment à l’anatomie, la physiologie oculaire, la pathologie, mais aussi à la rééducation et à la relation avec le patient. Une fois diplômé, l’orthoptiste peut exercer en libéral, à l’hôpital, en centre spécialisé ou en PMI. La formation continue et la VAE (validation des acquis de l’expérience) permettent des évolutions ou des reconversions. Certains choisissent de s’orienter vers des fonctions d’encadrement, d’enseignement ou de direction.

Pour ceux qui envisagent cette voie, voici les différentes possibilités d’accès et d’évolution :

  • Trois ans d’études après le bac, formation initiale
  • Obtention du diplôme d’État ou du certificat de capacité
  • Formation continue ou VAE pour reconversion ou perfectionnement
  • Perspectives d’évolution vers des postes de cadre de santé, de formateur ou de direction

Malgré sa relative discrétion, la profession d’orthoptiste, recensée par la DREES et l’INSEE, prend de plus en plus de place dans le paysage médical. Face à la progression constante des troubles de la vision, son expertise devient incontournable. Les orthoptistes, longtemps dans l’ombre, s’imposent désormais comme des acteurs clés d’une santé visuelle à repenser pour demain.